Impassible est cet être sinistre et immonde
Dont la froideur aspire ma sérénité.
« Le travail le temps rythment ton éternité ! »
Jadis mes baisers fous ignoraient les secondes.

Il me suit sous mon masque horrifié et blafard
Je n’en suis plus complice c’est dur d’en sourire.
« Ne t’enfuis pas, car jamais le temps ne soupire. »
Et j’expire et je râle la nuit, moi, hagard !

En sa frêle insolence s’immisce un sursis
Qui me blesse et m’efface à ce pervers sosie.
« Dieu que tu es nocturne ! Quel fantôme ignorant ! »

Mon double me saoule de bassesse et de vide.
Son reflet fait de moi un esclave livide.
« Tu as mal à en mourir ! Prisonnier du temps ! »

janvier 1990

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