Déjà, l’aube déploie ses ailes, je m’émerveille ;
Des myriades de rayons irradient nos âmes
D’amour, de divinité et d’espoirs sans larmes.
Enfin, les ténèbres honteuses se perdent dans le ciel.
Je m’allonge sur la prairie, sans ombre autour
Tendre fraîcheur de sa peau, j’embrasse la rosée,
Le papillon tournoie autour de moi, amour
Elle pose sur ma joue un frisson, un baiser…
Elle effleure mes lèvres, un soupir s’élève
Un sourire m’échappe, riante elle s’envole
Au loin j’entends un cri perdu. L’idole !
Alors je ris aussi, et je me lève.
La folie m’appelle, heureux je cours
Comme l’étalon noir je me rue
Vers où ? Nulle part je ne l’ai vue
Je rêve, je cris, enfiévré d’amour.
A travers les champs, les fruits rouges
Et juteux s’éveillent, me saoulent
M’enivrent. Le soleil me brûle.
Vive enivrante ! Folie de lune !
J’ai peur et j’oublie la vie…
Je cours ! Crier la folie !
Mais si loin à l’horizon
Je ris, je pleure sans raison.
Sans force, le crépuscule
Assombrit mes pieux espoirs
D’une folie obscure
Et pure, le ciel si noir !
Le bourreau nocturne
M’appelle au devoir
Mon regard blafard
Ne trouve la lune.
Une araignée
J’aime la paix,
Et je l’écrase
Dans la nuit noire.
Pas d’issue
C’est l’horreur
Cris à nu,
Je me meurs…
Amour ?
Détour.
S’enfuir ?
Souffrir.
Vie.
Nuit.
Sort.
Mort.

mai 1989

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